Le Château

Le château fut construit vers la fin du XVe siècle sur les ruines de l’ancien manoir dont il ne resterait que quelques mètres d’un souterrain voûté d’ogives certainement utilisé lors des nombreuses incursions de soudards, huguenots et autres bandits qui défilaient épisodiquement pour piller les propriétés et molester les habitants.

Dans les registres paroissiaux, il est fait quelquefois allusion à la présence intempestive de « soldats » en rupture de ban. Quelques maisons du village reposent encore sur ces abris souterrains, ces caves superposées, dont le dernier degré est creusé d’un puits et servait d’ultime refuge pour les gens et de réserve pour les vivres. De là à penser que ces caves étaient reliées entre elles par un réseau de souterrains menant sous le château actuel… ; l’imagination seule ne peut se substituer aux preuves archéologiques, même si l’idée en est séduisante.

C’est en grande partie à la famille Hurault que l’on doit la réunification du domaine seigneurial de Cour-sur-Loire. D’abord par l’acquisition des fiefs qui, auparavant, appartenaient à différents seigneurs, puis par l’érection du domaine en châtellenie par Henri III en faveur de Philippe Hurault, chancelier de France, en 1584. Fin XVIIe, le domaine fut cédé à la famille Charron et réuni au marquisat de Ménars dont il ne fut à nouveau séparé qu’à la Révolution. C’est au début du XIXe siècle que le château fut acquis par la famille de Flers dont les descendants y résident encore aujourd’hui.

Le château lui-même ne fut vraiment considéré comme tel qu’à compter du XVIIe siècle. Et encore ! La gravure de 1655 étant censée le représenter ne serait qu’une ébauche de projet d’agrandissement du château d’origine, qui n’a certainement pas abouti. Un voyageur remontant la Loire à l’automne 1638 dit passer au large de « Cour-sur-Loire où M. de Chiverny a une maison médiocre », de même que Ménars qui au moment de son achat en 1547, par Jean du Thier, ministre de Henri II et futur bâtisseur de Beauregard, n’était qu’un simple manoir composé d’un logis, une grange, un pressoir, des étables et une cour, le tout couvrant un arpent, environ un demi-hectare.

 

Extrait de l’ouvrage écrit par André Jean BENOIT “Les Dames De Cour” (disponible à la bibliothèque de la mairie).